Alors que la diplomatie canadienne multiple les communiqués contre la République islamique en accusant Téhéran de violer les droits des femmes iraniennes, les femmes autochtones au Canada sont de plus en plus menacées et privées de leurs droits.
Un rapport vient de sortir sur la violation systématique des droits des femmes dans l’Etat francophone du Québec.
Ce rapport scientifique est produit d’une recherche faite par Suzy Basile, titulaire de la Chaire de recherche sur les enjeux relatifs aux femmes autochtones à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue.
C’est en 2020, après avoir entendu une femme parler de stérilisation forcée dans le cadre d’une conférence à Ottawa, que Mme Basile et Marjolaine Sioui, directrice générale de la Commission de la santé et des services sociaux des Premières Nations du Québec et du Labrador, ont eu l’idée de mener cette recherche.
Les cas de stérilisation forcée de femmes autochtones sont bien documentés dans le reste du Canada, où un comité sénatorial s’est penché sur la question. Mais très peu d’informations existent à ce sujet au Québec, à l’exception de témoignages rendus publics dans les médias. En novembre dernier, des femmes atikamekw de Manawan ont également déposé une demande d’autorisation pour exercer une action collective contre l’hôpital de Joliette.
Entre mai 2021 et janvier 2022, l’équipe de recherche a rencontré 35 femmes autochtones en provenance de cinq tribus autochtones du Canada.
Et ces chiffres sont « sous-estimés », selon Mme Basile. Une vingtaine de femmes supplémentaires souhaitaient témoigner, mais elles n’ont pu le faire en raison de la COVID-19. D’autres se sont tout simplement désistées, comprenant qu’elles n’étaient pas prêtes à revenir sur ces événements.
Les événements documentés dans la recherche se seraient produits entre 1980 et 2019, dans les villes de Roberval, de La Tuque, de Val-d’Or, de Joliette et de Sept-Îles. Les femmes étaient majoritairement âgées de 17 à 33 ans au moment de l’intervention.
« Les stérilisations ont été réalisées de manière précipitée, souvent après un accouchement, alors que les participantes n’avaient jamais parlé de contraception avec leurs médecins lors de leur suivi de grossesse et qu’aucune raison médicale ne justifiait l’empressement à réaliser cette intervention », peut-on lire dans le rapport de près de 80 pages.
Seize des 22 femmes indiquent n’avoir signé aucun formulaire de consentement à cet effet. La ligature aurait été pratiquée « à leur insu, alors qu’elles subissaient une césarienne », précise le document. « Des mois, voire des années, se sont écoulés avant qu’elles consultent en fertilité et apprennent avec consternation qu’elles ont été ligaturées lors de leur plus récent accouchement », écrit Mme Basile.
D’autres, enfin, disent avoir subi de fortes pressions de la part du personnel médical pour accepter une ligature des trompes. « Les refus répétés d’une participante de subir une ligature des trompes ne semblent avoir eu aucune incidence sur le comportement de son médecin », écrit l’autrice.
Au fil des entrevues, sans que des questions sur le sujet soient envisagées, « le thème inattendu de l’avortement imposé a émergé », indique Mme Basile dans son rapport.
Plusieurs participantes ont rapporté avoir fait les frais de violences obstétricales et avoir subi des propos racistes. Dans la recherche, une femme relate les propos du médecin qui tentait de la convaincre, malgré son refus, de subir une ligature des trompes : « Vous ne trouvez pas que vous en avez assez, là ? C’est assez, faut que ça arrête, ça. Tous les enfants que vous avez mis au monde vont tous vivre dans la misère. »
Source : Le Devoir
Téhéran (IRNA)- Le Canada continue de violer les droits des femmes. Au moins 22 femmes autochtones auraient subi une stérilisation forcée et plusieurs autres auraient été victimes de violences obstétricales, dont des avortements imposés, entre 1980 et 2019 au Québec.
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